Alors qu'elle suivait des études pour devenir infirmière, Maud a décidé de changer de cap : elle a finalement choisi une formation de technicienne HVAC (chauffage, ventilation et climatisation). Dans cette interview, elle explique pourquoi, partage son intérêt pour les technologies durables et un conseil pour celles et ceux qui hésitent encore à s'engager dans la même voie.
Maud, quel est ton métier actuel ?
Je travaille comme technicienne chez Ecopuur. Je me concentre principalement sur le chauffage, les conduites et l'installation de pompes à chaleur. Nous travaillons actuellement sur un nouveau projet de construction pour Durabrik.
Comment es-tu passée des soins infirmiers à une formation pour devenir technicienne HVAC ?
Pendant mes études en soins infirmiers, j'ai réalisé que le métier d'infirmière n'était pas fait pour moi. Au même moment, j'aidais des amis à rénover leur maison et ça me plaisait beaucoup. Alors j’ai commencé à chercher des jobs dans d’autres secteurs, et c'est ainsi que je suis tombée sur Ecopuur. La construction m'intéressait, mais je ne savais pas quelle direction prendre. Je leur ai donc envoyé un e-mail et j'ai passé un entretien. Ils m'ont écoutée et suite à notre entretien, ils m'ont proposé plusieurs options. Le hasard a voulu qu’à cette époque, Ecopuur était en train de mettre en place une formation en HVAC et en techniques plus générales avec le VDAB. J'ai suivi cette formation de septembre à décembre et ensuite, j'ai pu commencer à travailler chez eux.
Qu'aimes-tu dans ton travail ?
J'aime la variété et le travail physique : je pose des tuyaux, je raccorde des pompes à chaleur… Mais cela me fascine tout autant de comprendre les aspects techniques qui se cachent derrière ces systèmes. Le monde technique est en constante évolution et j'aime me plonger dans les dernières innovations. Et puis le côté durable des pompes à chaleur est passionnant.
Le travail en soi est très libre : je peux choisir l’ordre dans lequel j’effectue les tâches, du moment que le travail est fait. Et j’aime travailler à l'extérieur, plutôt que de rester enfermée dans un bureau. Enfin, je dirais qu’il y a un bon équilibre travail-vie privée.
L’aspect durable est-il important pour toi ?
C'est l'avenir. J'aime trouver des moyens d’améliorer les choses et proposer des solutions. C’est agréable de pouvoir contribuer à quelque chose de bien.
Sur quels types de chantiers travailles-tu en tant que technicienne ?
Dans notre équipe, nous travaillons principalement sur des projets de nouvelles constructions en deux phases. La première phase consiste à placer les tuyaux, la seconde à installer des pompes à chaleur. L'ambiance est vraiment sympa ! C'est une équipe assez jeune, on a presque l'impression de travailler entre amis.
Comment ton entourage a-t-il réagi quand tu as choisi ce secteur ?
Certains ont été assez choqués, parce que c'est une orientation très différente des soins infirmiers. D'autres l'ont vu venir, car ils savaient que j'ai toujours aimé le travail manuel. Je remarque que les gens changent d'avis une fois qu’ils m’ont vue au travail. Récemment, j'étais avec le grand-père d'une amie, qui m’a fait la réflexion : « Les femmes ne sont pas assez fortes pour travailler dans la construction ». Quand il m’a vue travailler, il a changé immédiatement d'avis. En plus, les sceptiques finissent par réaliser que ce métier est vraiment intéressant.
Qu'est-ce que cela implique de travailler dans ce secteur en tant que femme ?
Je n'y avais jamais pensé avant. Maintenant que je travaille sur des chantiers, les réactions des autres me frappent parfois. Moi, ça ne me semble pas si spécial, parce que je fais tout simplement ce que j'aime. Quand je regarde en arrière, je me rends compte que j'ai toujours aimé la technique. À l'école, je n'avais pas osé choisir une option technique, probablement parce qu'il n’y avait pratiquement que des garçons. Mais si ça m’a effrayé à l’époque, aujourd'hui, je sais que j'adore ça et que ça me passionne.
Que dirais-tu à d'autres femmes qui hésitent à se lancer dans les métiers techniques ?
Si tu apprécies le travail manuel et technique, ne te laisse pas décourager. La plupart des garçons et des hommes réagissent très positivement et affirment même qu'il faut plus de femmes dans ces secteurs. Ils apprécient aussi le fait que nous ayons souvent une vision différente, très utile.
Comment envisages-tu l'avenir ?
Je suis très heureuse de ma situation actuelle. Je tire beaucoup de satisfaction de mon travail et j'aime relever des défis. Mon objectif est d’apprendre en permanence. Et jour après jour, je verrai bien ce qui me convient plus ou moins et quelle direction prendre.
As-tu été confrontée à des difficultés ou des défis particuliers dans ton travail ?
Au début, je voyais des défis partout, parce que je n'avais pas un grand bagage technique. Aujourd'hui, le principal défi est d’apprendre à travailler avec des nouvelles technologies, comme les pompes à chaleur et d'autres systèmes complexes. Ça me motive à me former en permanence.
Tu gagnes bien ta vie ?
Oui, sans aucun doute !
Un dernier conseil pour les jeunes qui veulent se lancer dans le secteur ?
Tu as des doutes ? Parles-en, trouve des entreprises qui t’intéressent et, surtout, pose beaucoup de questions !