
Depuis deux ans, Mathéo (21 ans) suit une formation en alternance pour devenir chauffagiste. Deux jours par semaine, il suit des cours théoriques, le reste de la semaine il apprend le métier sur le terrain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il met du cœur à l’ouvrage : récemment, il a même remporté le Concours du Meilleur Élève Chauffagiste de Wallonie.
Tu as toujours rêvé d’être chauffagiste ?
Non, à la base, j’étais maçon. Mais je ne me voyais pas faire ça jusqu’à ma retraite, c’est trop dur physiquement. Un jour, j’ai eu l’occasion d’aider un chauffagiste que j’ai rencontré via mes parents. De fil en aiguille, je lui ai proposé de travailler pour lui. La formation en alternance nous a semblé être une bonne formule. Alors, nous avons cherché une école. La première à laquelle nous nous sommes adressés ne m’a pas retenu parce que je n’avais pas un niveau suffisant en… français. Pas facile, quand on vient de l’enseignement spécialisé. Finalement, c’est au CEFA de Bastogne que j’ai été accepté. La motivation a fait le reste.
La formation en alternance, ça te plaît ?
C’est parfait pour quelqu’un comme moi. Je n’ai jamais aimé les études. Pourtant, j’adore apprendre, mais il faut que ce soit pratique, que je puisse toucher à tout. Pendant les cours, on nous enseigne les bases. Mais j’apprends bien plus sur un chantier : réparer une fuite, ça ne s’apprend pas à l’école.
Est-ce que vous abordez souvent des thèmes comme l’efficacité énergétique ?
Oui, et tout le monde s’y intéresse depuis la crise énergétique de l’année dernière. Les gens font des choix différents. Il y a beaucoup plus de demandes pour des chaudières à pellets et des pompes à chaleur, par exemple.

Il paraît que tu viens de gagner le prix du Meilleur Élève Chauffagiste de Wallonie ?
En effet ! C’est l’école qui nous a inscrits. Je formais une équipe avec un ami. On nous a soumis un plan de chauffage mural, qu’il fallait essayer de réaliser en une journée. On s’est beaucoup amusés et finalement, on a non seulement réalisé le meilleur travail, mais en plus, on a été les premiers à terminer !
Tu as l’air de beaucoup aimer ce que tu fais. Qu’est-ce qui te plaît particulièrement ?
Je trouve que chauffagiste, c’est vraiment un beau métier. On voit le résultat de son travail et on peut dire : ‘c’est moi qui l’ai fait’. Forcément, ça rend fier !
En plus, j’adore l’ambiance sur les chantiers. Mes collègues sont devenus des amis, voire une deuxième famille. Quand il faut être sérieux, on se concentre. Mais sinon on s’amuse, on chante, on ne se prend pas trop la tête.
Et un côté que tu aimes moins ?
Les déplacements. Mais bon, ça fait partie du métier…
Comment vois-tu ta future carrière ?
Après deux ans de formation, on devient monteur en chauffage et sanitaire. Pour pouvoir faire des dépannages, il faut continuer un an de plus et c’est ce que je compte faire.
Ensuite, j’aimerais bien continuer à travailler au moins quelques années chez mon patron actuel. C’est un excellent artisan, très minutieux. Alors j’apprends énormément avec lui.
Plus tard, je me lancerai peut-être à mon compte. J’aime l’idée de gérer mon propre agenda… Je crois qu’il faut vraiment être attentif à l’équilibre travail-vie privée.

Que pense ta famille de ton choix professionnel ?
Mes parents m’ont toujours dit : pour nous, peu importe ce que tu fais, du moment que tu as un diplôme. Donc ils sont contents !