Juul, entrepreneur : « La tournée avec Coldplay, un moment fort de ma carrière »

Juul (21 ans) a créé son entreprise de son et lumière pour l'événementiel alors qu'il était encore sur les bancs de l'école. Aujourd'hui, son entreprise est florissante. « J'ai envie de réaliser des productions encore plus importantes à l'avenir. »

Quelle formation as-tu suivie ?

J'ai étudié les techniques d'installation électrique au VTI de Beveren. Il s'agit principalement d'applications électriques dans l'industrie, comme la commande de moteurs, le dépannage d'installations industrielles, de capteurs qui ne fonctionnent plus, etc. 

Pourquoi as-tu choisi ces études de techniques d'installation électrique ?

La technique m'intéresse depuis toujours. J’adore combiner le travail manuel et intellectuel : imaginer et dessiner un projet sur papier, puis le voir réalisé. Lors de mon stage chez Ineos dans le port d'Anvers, j'ai travaillé sur une nouvelle ligne de production de shampoing dans une usine. Je n'étais pas impliqué dans l’entièreté du processus, mais c'était cool d'être au cœur du projet, d’assurer le câblage et de voir la collaboration entre les différentes parties. Pour mon travail de fin d'études, nous avons démonté une vieille machine Pfizer, puis l'avons remontée et programmée à notre façon. 

Tu as créé ta propre entreprise pendant tes études. Comment ça s'est passé ?

En cinquième année de secondaire, j'ai créé mon entreprise avec un statut d'étudiant-indépendant. Après avoir obtenu mon diplôme, je suis devenu indépendant à titre principal. Mon entreprise Matrix Events assure la location de matériel et la production du son, de la lumière et de la vidéo pour des événements. 

Mon père a toujours été indépendant dans le domaine technique. C'est lui qui m'a transmis son don pour la technique, et qui m'a donné une idée de la vie d'indépendant. Je savais que je voulais travailler dans le son et la lumière, la scénographie. À partir de là, j'ai commencé à développer une approche. J'ai acheté du matériel et démarré à petit échelle. Mes premiers jobs, je les ai obtenus par le biais de mon entourage. C'était très motivant de me voir offrir toutes ces opportunités, alors je me suis lancé à fond. C'était un chouette démarrage pour mon entreprise. 

Comment as-tu réussi à combiner ton entreprise avec l'école ?

Mon métier est technique, et l'électronique était un aspect récurrent, donc ça m'a aidé. Après en avoir discuté avec mes enseignants, ils m’ont proposé de construire un studio radio pour un mouvement de jeunesse. Si j'éprouvais l’une ou l’autre difficulté, je pouvais toujours leur demander conseil.

Comment se porte ton entreprise Matrix Events aujourd'hui ?

Nous grandissons rapidement, et j'en suis très heureux. La clientèle s'élargit et via le bouche-à-oreille, je croise toujours plus de clients potentiels dans l’événementiel. Heureusement, j'ai une équipe permanente de freelances avec qui je travaille. Le secteur de l'événementiel connaît des pics et des périodes plus calmes. Parfois, c'est difficile de se retrouver dans un creux après un pic, mais ce n'est pas plus mal (rit). On a des périodes de doute aussi : parfois on se demande dans quoi on s'est embarqués, mais à la fin, le sentiment d'accomplissement est tellement génial. Il faut bien fixer ses limites et trouver un moyen de combiner les choses. 

Quel est l'événement le plus cool pour lequel tu as travaillé ?

L'année dernière, j'ai participé à la tournée de Coldplay en tant que freelance, c'était le summum de mon année 2022. Une de mes connaissances qui part souvent en tournée m'a demandé si j’avais envie de participer à cette tournée en tant que freelance. Ils cherchaient beaucoup de monde à cette époque, car le secteur de l'événementiel était en plein essor après le Covid. 

Quelles sont tes envies pour l'avenir ? 

Je veux continuer à me concentrer sur des productions, mais encore plus grandes. Aujourd'hui, je me rends toujours sur le site de l'événement avec le client, je prends note de ses souhaits et j'apporte mes connaissances. S'ils veulent organiser une fête, par exemple, je leur propose différentes options et budgets. Ensuite, je crée une simulation visuelle du projet sur mon ordi. Une fois que tout est confirmé, nous réalisons le projet, du montage au démontage. 

« C'est un beau métier, où on voit beaucoup de changements en peu de temps. En deux jours, on construit une scène avec une douzaine de personnes. »

Comment as-tu acquis une telle expertise ?

J'ai beaucoup appris en réalisant ces projets. Il ne faut pas avoir peur de faire des recherches et de poser des questions. Par ailleurs, j'ai longtemps travaillé comme bénévole dans la salle de concert du casino de Sint-Niklaas. J'y ai travaillé dur pour un dédommagement limité, mais j'ai beaucoup appris et on m’a donné des opportunités. Aujourd'hui, je travaille toujours en freelance pour eux.

Tu as des conseils pour les jeunes diplômés qui souhaitent créer leur propre entreprise ?

N'abandonne pas trop vite. Au début c'est un travail acharné, il faut se faire un nom et acheter beaucoup de matériel. Il faut tenir bon, tout en restant raisonnable : on ne peut pas embaucher d'emblée quatre employés, par exemple. Il s'agit d'avancer doucement mais sûrement.

Qu'est-ce qui te donne le plus de satisfaction dans ton métier ?

C'est un beau métier, où on voit beaucoup de changements en peu de temps. En deux jours, on construit une scène avec une douzaine de personnes. Et quand on réalise un projet ambitieux, on ressent une immense satisfaction.

Lire l'histoire suivante