
Il y a quatre ans, Jana (30 ans) a repris l'entreprise de ses parents dans les techniques renouvelables et le chauffage. En tant que chef de projet, elle gère et assure le suivi des projets. Et parfois, elle donne un coup de main lors de dépannages. « Nous recherchons du personnel supplémentaire depuis plusieurs années. »
Quelle formation as-tu suivie ?
J'ai suivi des études d'ingénieur industriel en électromécanique pendant quatre ans au campus Groep T, qui fait aujourd'hui partie de la KU Leuven. J'étais bonne en maths, mais je n'avais pas d'idée précise de ce que je voulais faire. Ces études m'offraient plusieurs options pour la suite.
Qu'est-ce qui t'a plu dans tes études ?
J'ai adoré la diversité des matières et la combinaison de la pratique, du travail en laboratoire et de la théorie. Même l'aspect économique a été évoqué ! Pendant les cours pratiques, nous avons notamment élaboré des circuits électriques, et j'ai même fabriqué une tondeuse robot de A à Z. Dans les laboratoires de chimie, nous avons mené beaucoup d'expériences. À cette époque, nous étions deux filles parmi un groupe de garçons, c’était chouette de collaborer. Nous étions donc peu nombreuses, mais j'entends qu'aujourd'hui, près de 30 % des étudiants sont des filles ; donc on est sur la bonne voie. Si une chose m'a manqué, c'est de faire plus de stages pendant mes études. C'est vraiment utile pour se lancer sur le marché du travail par la suite. Par contre, j'ai fait un séjour Erasmus au Danemark lors de ma dernière année, et ça m'a beaucoup plu.
Comment s'est déroulée ta recherche d'emploi après tes études ?
Au cours des quatre derniers mois de mes études, j'ai commencé à postuler. J'ai contacté plusieurs entreprises et au bout de quatre candidatures, j'ai pu démarrer un poste de chef de projet dans une entreprise d'installation. J'y ai beaucoup appris, et j'ai collaboré avec les ouvriers à la réalisation des projets.
Quel métier fais-tu aujourd'hui ?
Il y a quatre ans, j'ai pris un statut d'indépendante et j'ai repris l'entreprise de nos parents avec mon frère : Ostijn, installateur de techniques renouvelables et de chauffage. On peut dire que la construction coule dans mes veines. Nous employons deux ouvriers, mais nous recherchons du personnel supplémentaire depuis plusieurs années : des mécaniciens, des installateurs pour le chauffage, le raccordement des chaudières, les pompes à chaleur, les systèmes de climatisation et les installations sanitaires, des toilettes aux lavabos. Pour l'instant, nous formons un stagiaire qui suit une formation en alternance : deux jours à l'école, trois jours de stage. Dans son école, il n'y a que quatre autres élèves dans son orientation, la pénurie est aigüe. Je ne comprends pas pourquoi si peu d'étudiants optent pour cette filière. Car les salaires sont attractifs, on a beaucoup de jours de congé et le secteur de l'installation offre de nombreux avantages.
Parfois, il y a du travail physique lourd, comme l'installation de radiateurs ou de chaudières, mais c'est un secteur qui bouge et qui offre de nombreuses opportunités.
Quel est ton rôle dans l'entreprise ?
J'assure le suivi des projets, je passe des commandes, j'élabore le planning, j'assure le contact client et parfois, j'accompagne les collaborateurs pour les briefer. Mon frère supervise les employés au quotidien. Il m'arrive aussi de donner un coup de main lors de dépannages et d'interventions d'entretien. Nous travaillons principalement chez des particuliers, des PME, des pharmaciens et des petits bureaux.
Qu'est-ce que tu aimes tant dans ton travail ?
La construction est en plein essor et les techniques évoluent constamment. Aujourd'hui, par exemple, les bornes de recharge et les batteries domestiques se multiplient, et cette évolution vers une énergie verte va se poursuivre. C'est ce qui rend ce métier si passionnant. Nous suivons régulièrement des formations en cours du soir ou via des webinaires, pour rester à jour.

Quelles sont tes envies pour l'avenir ?
Nous voulons continuer à nous concentrer sur les techniques renouvelables, la gestion de l'énergie et le contrôle de l'énergie. Car pour nous, c'est là que se trouve l’avenir. Le gaz, le mazout et les énergies fossiles vont peu à peu disparaître, et tout sera de plus en plus électrique. L'introduction des compteurs digitaux et du tarif capacitaire en sont un parfait exemple. À l'avenir, le client devra veiller à bien répartir l'utilisation de l'électricité, sinon il devra payer beaucoup plus.
Que dirais-tu aux étudiants qui hésitent encore à se lancer dans le secteur de l'installation ?
Fonce ! Il y a une grande pénurie de personnel, des mécaniciens aux ingénieurs, et dès lors beaucoup de sécurité d'emploi. Les salaires sont attractifs et c'est un secteur plein de défis. Les filles sont plus que bienvenues.
Les salariés ont un bon équilibre travail-vie privée. Moi, comme je suis gérante, c'est 24h/24 et 7j/7. En fonction de la nature du travail, on est parfois amené à travailler les weekends. Un monteur ne travaille jamais le weekend. Un technicien, par contre, doit parfois intervenir le weekend pour un dépannage. Mais ce travail est alors compensé en salaire ou en jours de congé. Les opportunités de carrière sont nombreuses. Un monteur peut devenir technicien, chef de chantier ou encore chef d'équipe. Ça dépend de ta motivation, de tes envies. À bientôt ?